C’est un super héros emblématique de l’Amérique et de ces valeurs qui incarne le patriotisme. Il est le porte étendard du monde libre contre la tyrannie nazi. Il ne possède pas de super pouvoir comme certains de ces congénères de la franchise Marvel, mais suite à une expérience militaire il est l’incarnation du super soldat tant sur le plan physique et stratégique (et bien sûr, idéologique). Il est équipé d’un bouclier quasi-indestructible qu’il utilise comme arme et comme protection.
Dans le petit écran le Captain a connu 2 visages :
- Reb BROWN en 1979 dans le téléfilm Captain America
- Matt SALINGER en 1990 dans le téléfilm Captain America
Puis pour le grand écran, c’est Chris EVANS qui incarne le héros costumé en 2011 (Captain America : First Avanger) et 2014 (Captain America et le soldat de l’hiver).
Quelque chose me dérange vraiment avec ce personnage de Captain America, c’est son charisme. Je trouve que le personnage de Steve Roger, n’est absolument pas attachant. Tout d’abord, dans ce film il souffre de la comparaison avec le grand méchant du film, interprété par Robert REDFORD, dont la classe et la présence inondent l’écran à chaque apparition. C’est le même ressenti que j’ai eu lorsque j’ai vu le nouveau Robocop, je préfère voir des apparitions du méchant qui est beaucoup plus éloquent et charismatique que le héros. Et ça, à mon gout, c’est un réel problème car ce genre de film repose sur le personnage principal, Captain América, qui est le personnage éponyme de ce film, c’est lui dont le spectateur doit avoir envie de ressembler et pas au méchant.
Dans un second temps, le personnage souffre de la comparaison avec les autres protagonistes de franchises Marvel. Je trouve que Captain America est le personnage le plus faible de la franchise. C’est quelque chose qui est plutôt fragrant et qui a été mis en évidence dans le film « The Avangers », dans lequel le personnage de « Iron Man » éclipse tous les autres. Je pense que c’est d’ailleurs pour ça que dans cet opus, le héros est accompagné de Black Widow (Scarlette JOHANSON) qui est la caution « Bad-Ass » un peu rebelle du film.
Dans les films, et ceux de super héros plus particulièrement, il est très important que le spectateur ait envie de s’identifier au héros, de lui ressembler. Or, Steve Roger est juste une montagne de muscles qui semble dénué de libre arbitre tant il est pieds et poings liés aux valeurs de l’Amérique qu’il défend. C’est un personnage qui représente une nation (puritaine qui plus est) et qui par conséquent ne peux se permettre aucun écart de conduite. C’est donc un personnage extrêmement prévisible auquel nous avons affaire.
Autre problème, n’étant pas fan des comics je ne sais pas si c’est dû à l’acteur ou au personnage, mais je trouve que ce héros ne dégage aucune émotion. C’est une énorme armoire à glace avec un regard de poisson mort. Sérieux, c’est super pénible, parce qu’on a l’impression qu’il ne ressent rien et subit un monde qu’il ne comprend pas, qui n’est pas le sien. D’ailleurs le film se décompose clairement en 2 parties. Une première ou le héros subit vraiment le monde qui l’entoure, il est la propriété du SHIELD qui l’utilise pour mener à bien des missions. Il ne prend aucune décision mais obéit aux ordres. Et une seconde partie, qui est marquée par le retour de nazis de Hydra, durant laquelle notre Captain a des repères, il a quelque chose auquel il peut se raccrocher, c’est son époque (les ennemis qu’il a affronté, un ami retrouvé, …) qui revient dans l’époque actuelle. C’est à partir de ce moment qu’il devient à nouveau le personnage sûr de lui, de ses actes et de ses choix.
Ce que je trouve intéressant avec les super-héros, c’est la dualité qui s’installe entre le personnage civil et le personnage de super-héros. Comment il perçoit ses pouvoirs, c’est-à-dire sont-ils un fardeau ou plutôt quelque chose dont il avait besoin pour s’émanciper ?
C’est le cas avec la trilogie Spider-man de Sam RAIMI par exemple, Peter PAKER est un journaliste, timide, célibataire, vivant chez sa tante (une sort de Tangy en quelque sorte) et la découverte de ses pouvoirs va susciter chez lui un sorte de schizophrénie qui va avoir des conséquences sur sa vie personnelle (relation avec sa petite-amie Mary-Jane) et professionnelle. En fait, je pense que je préfère les films sur la condition de super-héros aux films de super-héros. Je préfère voir un héros qui est en pleine lutte intérieure contre ses propres démons et essayer de vivre sa vie malgré ce don (positif ou négatif) qui lui a été fait. Watchmen est un parfait exemple de ce genre de film (et c’est un de mes films préférés) qui s’intéresse à un groupe de justiciers qui se sont retirés et qui ont tentés avec plus ou moins de succès à s’intégrer et à trouver leur place dans la société. D’ailleurs le parallèle entre Watchmen et Captain America est très intéressant car ils traitent tous deux de héros qui ont été créés de toutes pièces par les gouvernements à des fins politiques, mais d’un point de vue différent.
Le souci c’est que Captain America et Steve ROGER sont une seule et même personne. Son costume n’a pas pour but de masquer son identité privée car elle est connu de tous, c’est simplement un symbole au couleur de l’Amérique … donc ouais, j’ai vraiment du mal avec ce personnage sans personnalité, très plat et plutôt bas du front.
Une dernière chose à propos du personnage, à l’origine Steve ROGER n’est pas une montagne de muscles, bien au contraire c’est un freluquet qui a été recruté dans un programme spécial de l’armée pour ces valeurs et non pas pour ces capacités physiques. Le but de ce programme est de le transformer génétiquement et d’en faire un super soldat. Ce qui me gêne dans tout ça, c’est que même si c’est pour faire le bien, c’est un forme d’eugénisme … et c’est une idéologie qu’il est sensé combattre en même temps que les nazis.
Mais certes ces critiques concernant le personnage ne sont pas à reprocher au film qui est dépendant des comics. Mais je pensais qu’il était tout de même nécessaire de l’évoquer.
Après avoir détesté le premier opus, je me suis rendu dans la salle avec de gros préjugés sur ce film. C’est alors que j’ai été agréablement surpris d’avoir plutôt apprécié ce dernier, car oui j’ai bien aimé ce film. En effet, le scénario est plutôt pas mal fichu pour un film du genre, j’entends pour un blockbuster. Je pense que pour que ce genre de film soit réussi, il doit être le reflet de son époque, c’est-à-dire que le but d’un blockbuster est réunir le plus de monde possible dans les salles de cinéma et de toucher la majorité des gens. C’est pour cela qu’il doit traiter des sujets actuels et être ancré dans son époque d’un point de vue sociologique, politique ou encore idéologique. C’est quelque choses qui est vrai depuis très longtemps, prenez l’exemple de James BOND. On est passé du méchant communiste durant la période post guerre froide, ensuite nous avons eu les terroristes dans les années 1990/2000, puis les méchants qui sont des enfants du pays, qui ont infiltrés les institutions du pays et en occupe les plus haut postes. C’est ce type d’ennemi qui est à la mode actuellement car on le retrouve dans un grand nombre de productions : Star Trek : Into Darkness ou encore la série Homeland. C’est donc ce genre d’ennemi que doit affronter le « Captain America » dans le dernier opus de ses aventures. C’est une des réussites de ce film, autant le premier se déroulais dans les années 30 et était assez loin de notre monde, il était difficile pour le spectateur de se situer dans cette époque en le martelant de chansons de propagande du type « Vive l’Amérique, à bat les cocos ». Alors que ce dernier est plus proche de nous car il se déroule dans notre époque.
Après, ne me faite pas dire ce que je n’ai pas dit, ça ne va pas bien loin, ça reste un scénario de blockbuster, mais pour une fois que ce dernier n’est pas bâclé au profil de l’action il faut le souligner et le féliciter. La catastrophe scénaristique du premier opus est effacée et nous met face à cette histoire, qui est certes simpliste, mais qui correspond parfaitement à ce qu’on est en mesure d’attendre de ce genre de films et offre une petite réflexion sur l’effet « Big Brother », c’est à dire : Est-on prêt à sacrifier la vie privé de la population pour des raisons de sécurité. Ce film reflète également une Amérique paranoïaque, qui se sent menacée de toute part par le terrorisme, y compris sur son propre territoire, et qui est prête à mettre en œuvre tous les moyens pour se protéger même les plus immoraux.
Je trouve que cette critique de la société Américaine est bien amenée dans le film, car il présente des moyens mis en œuvre par les deux camps (SHIELD = Gentil / HYDRA = Méchant) qui sont absolument identiques, mais seul les intentions des deux camps sont différentes. Et qui renvoi à la création du Captain, pour ainsi dire, tenter de vaincre le mal par le mal.
Mais le film dans tout ça !!!
Jusqu’ici il est vrai que je n’ai pas réellement parlé du film en lui, même car franchement je n’ai pas grand-chose à en dire à part qu’il répond parfaitement à ce qu’on est en droit d’attendre de ce genre de production. C’est-à-dire un divertissement avec des explosions, de la bagarres et des répliques qui font mouches … et c’est exactement ce que l’on a dans ce film. Et vous avez peut être remarqué en lisant cette critique, que j’essaye d’atténuer quelques fois mon enthousiasme vis-à-vis de ce dernier, car je pense que je n’assume pas pleinement de l’avoir apprécié … Ouais, j’ai toujours eu du mal avec les adaptations Marvel au cinéma, à part Iron Man 1 et 2 qui sont des bons films, mais pour moi dans tout le reste je ne vois en eux que des produits commerciaux sans aucune autre ambition que faire de l’argent en ciblant un nouveau public pour les aventures de ces héros tout en satisfaisants les fans des comics de la première heure. Mais depuis Thor 2, et bien c’est le 2eme Marvel que je trouve vraiment sympa et cool à regarder, alors j’espère sincèrement qu’ils vont continuer sur leur lancé.
Je trouve également que le film est parfaitement rythmé, le découpage entre les scènes d’action et de dialogue est réussi et ne laissant jamais part à l’ennui. Le spectateur est comme gobé dans ce tonnerre de feu et de métal qui jailli de l’écran (merci la 3D) lors des différentes scènes d’action du fait d’une mise en scène plutôt inspirée. Mais il est vrai que j’aurai aimé que ce film soit tourné en 48 images/secondes comme l’a été le Hobbit 2 : La désolation de Smaug, car il est vrai que l’intensité de l’action nuit quelque fois la fluidité de l’image.
Ce que j’airai aimé également, c’est de voir Steve ROGER, devoir faire des choix moraux pour lesquels il doit aller à l’encontre des valeurs qu’il défend. Il est vrai que le personnage est trop lisse et je pense que ça aurait été un moyen de lui donner un peu d’envergure sans pour autant dénaturer le matériau de base. J’entends par là que le héros doit être malmené mais pas seulement sur le plan physique, mais également sur le plan émotionnel ou idéologique. Par exemple dans l’excellant Batman The Dark Knight, Bruce WAYNE est contraint et forcé par le Jocker à dévoiler son visage sans quoi des meurtres seront commis. Et c’est la réaction du personnage face à ces situations qui met en avant son caractère et par la même occasion ses faiblesses, tout en permettant de créer de l’empathie pour ce dernier. Alors que dans ce film, "Captain America" se fait taper dessus, tirer dessus, j’en passe et des meilleurs, mais on se doute bien que ce n’est pas sur ce plan là qu’il est fragile. Donc voilà je suis tout de même un peu déçu par ça. Mais un troisième opus est en préparation alors Mr MARVEL si tu lis cette critique …
Mais après tout ce n’est que mon avis ….
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