Spider Man est un super-héros appartenant à l’univers de
Marvel. Il fait sa première apparition dans le comic book « Amazing
Fantasy #15 » en 1962, scénarisée par Stan Lee (qui fait une apparition
dans tous les films Marvel). Ce comic nous raconte les aventures de Peter
PARKER qui devient Spider-Man suite à la morsure d’une araignée radioactive.
Parmi, les pouvoirs qu’il développe on peut noter, une agilité et une force
extraordinaire, il possède également le don de coller aux parois ainsi qu’un
« sens araignée » qui le rend capable de ressentir les dangers
imminents. Il possède également des lances toiles, intégrés à ses gants, qui
lui permettent de se déplacer d’immeuble en immeuble dans la ville.
Au cinéma et à la télévision, l’homme araignée a eu différents visages :
- Nicholas HAMMOND en 1977 et 1978
- Tobey MAGUIRE en 2002, 2004 et 2007 dans la trilogie de Sam RAIMI
- Andrew Garfield en 2012 et 2014 dans les versions de Marc WEBB
Sachez que j’ai fait un grand pas pour vaincre une de mes
phobies. Oui, je suis allé voir « The Amazing Spider Man 2 : Le
destin d’un héros ». Alors non, je n’ai pas la phobie des super-héros, ni
celle du latex, mais des araignées !! Et me dire que se faire mordre par
une de ces créatures démoniaques peux me permettre de cracher des toiles via
mes poignets me fais mourir de trouille. Donc oui, j’ai pris mon courage à deux
mains pour me rendre à la projection. Y étant allé un jour férié le cinéma
était bondé, c’est alors qu’une première épreuve se met sur mon chemin. Arrivant
devant la personne de la caisse après 5 bonnes minutes d’attente, je demande un
ticket pour ledit film. Dans brouhaha ambiant, cette personne comprend mal et
me dit « une place pour Fast & Furious, c’est bien ça » … je la
vois, face à moi, l’échappatoire. Mais non, mon courage solidement tenu entre mes
deux mains, je redemande une place pour les nouvelles aventures de l’homme araignée.
Tout d’abord je tiens à préciser que je ne connais
absolument pas les comics, je n’en ai lu aucun alors que l’on me dise que cette
version est plus proche de du matériau de base est une chose que je ne peux pas
affirmer ou infirmer. C’est pour ça que mes repères sur cette série sont ceux
que je pense être présent dans l’imaginaire collectif, c’est-à-dire la trilogie
de Sam RAIMI ainsi que les dessins animés de mon enfance.
Pour commencer, au vue des dates de sortie de ces différents
films, on remarque qu’il y dix ans qui séparent la première trilogie de Sam
RAIMI et le reboot (oui, il s’agit bien d’une nouvelle version de la trilogie,
ce ne sont pas des aventures inédites). Personnellement quelque chose me gêne,
je ne vois pas l’intérêt de faire un reboot d’une série qui a été très appréciée
par la critique et par les spectateurs, d’autant que cette dernière est plutôt
récente. Pour avoir revu récemment l’épisode 2, les effets spéciaux sont loin d’être dépassés, pour ainsi dire le
film n’a quasiment pas vieilli …. Alors voilà, je ne vois pas l’intérêt d’une
telle adaptation si ce n’est pour apporter une couche de 3D.
Et si le problème n’était que là… Une fois passé cette
incompréhension sur les raisons de l’existence de cette nouvelle trilogie, on
se rend compte que dans ce film tout a été simplifié à l’extrême.
J’entends par là que les films de Sam RAIMI s’intéressaient
aux personnages, oui j’en reviens encore une fois sur les personnages parce que
c’est un film éponyme, et dans ce type de film bien évidement qu’on s’attend à
ce que le personnage soit omniprésent à l’écran mais on attend également que le
personnage ait de la profondeur, ait une personnalité. Or dans cet opus, Peter
PARKER est une espèce d’ado attardé qui me rappel Sam WITWICKY dans les trois
premiers Transformers. J’ai un gros, gros problème avec ce genre de personnage
dans les films en général, je les trouve juste insupportables et me font
complétement sortit du film. Alors après, c’est clair que c’est totalement
subjectif, mais rappelez-vous, dans le teaser du premier « Amazing
Spider-Man ». Il nous proposait un vue subjective de Spider-Man durant
laquelle le héros se déplaçait de building en building (scène encore présente
dans ce film), pour que ce procédé fonctionne il faut que le spectateur puisse
s’identifier au personnage, ait envie d’enfiler le costume du personnage pour
devenir ce héros.
C’est pour ça que je vais vous donner ma vision du
personnage de Spider-Man.
Ce que je trouve intéressant dans les personnages de super
héros c’est le fait qu’ils doivent jongler entre une double personnalité, son
identité publique et son identité privée. Et c’est justement la recherche de
cet équilibre qui est passionnante. Prenons le « Spider Man 2 » de
Sam RAIMI, tout le film est basé sur cette lutte interne. Il débute sur un
Peter PARKER, qui perd son emploi de livreur de pizza, qui est en échec
scolaire et affectif. Toutes ces déconvenues proviennent de sa double
personnalité et plus particulièrement de son identité de Spider Man qui lui
occupe toutes ses nuits, impactant de ce fait son identité de Peter PARKER qui lui,
vit le jour. C’est cette dualité qui rend le personnage de Spider-Man
intéressant, et c’est (je pense) le seul personnage de l’univers Marvel
qui possède une identité secrète de tous
(contrairement à Iron Man), qui a le choix de devenir Spider-Man ou non
(contrairement à Hulk, par exemple, qui ne contrôle pas ces transformations) et
ce n’est pas non plus un personnage surhumain comme Super Man qui lui est
indestructible et dont la vie de super héros n’a au final que peu d’impact sur
ça vit publique.
La complexité du personnage vient de l’opposition du libre
arbitre et du déterminisme qui le guide. Peter PARKER est libre de porter son
masque et de devenir Spider Man, mais son comportement est déterminé par ses
sentiments, ses émotions et ses expériences. Donc pour résumer ma pensée, dans
un premier temps, ce don d’homme araignée est quelque chose de positif pour
Peter PARKER, car il lui permet de s’émanciper, de gagner confiance en lui, ce participer à un
monde dans lequel il se sentait en quelque sorte non intégré. Mais une fois ce
don maitrisé, une fois qu’il a pris conscience que ces capacités
extraordinaires lui donnait un grand pouvoir, il lui incombe de grande
responsabilité, d’où la célèbre phrase « With great power, comes great
responsabily » et c’est à partir de ce moment que le libre arbitre du
héros est mis à mal, car ses pouvoirs lui permettent de savoir si quelqu’un est
en danger, et certes il est libre de ne pas agir et de fermer les yeux mais
c’est une forme de non-assistance à personne en danger. Or Peter PARKER est une
personne profondément morale, du fait de son éducation et sa moralité il est
déterminé à agir quitte à délaisser sa personnalité originelle.
Ce qui rend le personnage de Spider Man attachant c’est
qu’il est profondément humain, Peter PARKER a les mêmes problèmes que la
pluparts des gens de son âge (études, multiplication des petits boulots, …). C’est
un étudient lambda… Ce qui rend l’identification du spectateur naturelle.
Or, ici Peter PARKER n’est un ado attardé, populaire, prétentieux
et pénible annihilant tout ce processus d’identification au personnage. Sa
personnalité de Spider-Man n’impacte que très peu sa vie personnelle, rendant le
personnage fade et insupportable.
Bref, je trouve que me suis beaucoup trop éternisé sur ce
film et qu’il n’en vaut absolument pas la peine et je vais simplement dire ce
que j’en pense. Ce film est vraiment très, très mauvais. Je pense que vous
l’avez compris le personnage de Spider-Man a été simplifié à l’extrême le
rendant totalement inintéressant. On dénombre aussi beaucoup trop d’adversaires,
trois, ce qui n’a pour but que de combler le vide scénaristique, par la même
occasion s’empêchant de raconter l’histoire de ces personnages. Il faut quand
même avoir conscience que les méchants sont la raisons d’être des super héros.
Ce sont les supers vilains qui vont mettre le héros en difficultés en
l’agressant de manière physique ou psychologique, et c’est la façon dont le
personnage va user de ces dons pour se sortir de situations plus inextricables
les unes que les autres, qui va faire qu’il n’est plus seulement un héros mais
bien un super héros et entrer en tant que tel dans l’imaginaire collectif. Or
là, ce n’est absolument pas le projet, on met des méchants qui en veulent tous
à Spider Man sans trop savoir pourquoi. Les raisons évoquées tiennent plus de
la querelle de cours de récréation de l’école primaire :
- Electro : « tu es méchant Spider-Man tu m’as volé la vedette »
- Bouffon Vert : « tu ne veux pas m’aider alors le vais te taper »
- Rino : « Je suis méchant, parce que je suis méchant »
Je vous promets on en est à ce niveau-là !!!
D’ailleurs le « grand » méchant du film est
Electro, et il n’y a que deux scènes de bataille avec Spider Man, la première
consiste à la découverte de ces pouvoirs et la seconde le combat final … c’est
tout. De même avec bouffon vert qui ne combat qu’une fois Spider Man avant
d’être défais et je ne vous parle même pas de Rino dont le combat est coupé par un
générique de fin.
Le ratage ne concerne pas seulement les personnages mais
également la réalisation. Au secours que la mise en scène est pauvre, les plans
sont d’une rare laideur et le montage est une catastrophe, les différentes
séquences s’enchainent avec peu ou pas de cohérence. Ce film n’a aucune idée
originale et se contente de recycler ce qui existe déjà. On l’a déjà évoqué
précédemment, étant un reboot d’un film à succès il doit par conséquent
s’inspirer de son prédécesseur. Mais, je trouve qu’il lorgne également du côté
de Twilight, dans les relations qu’entretient les personnages de Gwen et Peter.
On retrouve le côté « je t’aime, mais je ne peux pas vivre avec toi par ce
que je suis un monstre et je ne veux pas te blesser » de même lorsque les
deux protagonistes ne sont plus ensemble, on retrouve un Peter PARKER observant
sa dulcinée du haut d’un immeuble faisant écho à Edward observant Bella dormir
par la fenêtre de sa chambre une fois la nuit tombée.
Il faut quand même le reconnaitre certaines séquences sont
réussies, c’est le cas des scènes ou Spider-Man virevolte dans toute la ville à
la poursuite de cambrioleurs ou lors des différents combats contre les « bad
guys » du film. Mais même ces scènes ne sont pas, ou plutôt plus,
impressionnantes, la magie n’opère pas pour la simple et bonne raison que le tapage
médiatique réalisé autour de ce film fût tel, que tout le monde a vu ces
séquences une bonne dizaine de fois, et durant la projection on se dit
seulement « ah oui c’est scène que j’ai vu dans la bande annonce ».
Alors certes, c’est joli, ça explose dans tous les sens et la caméra filme les
personnages dans des angles incroyables mais non, ça ne marche pas. Et c’est
plutôt dommage parce que pour le coup ces scènes-là sont vraiment
impressionnantes et peuvent faire office de cache misère mais ne suffisent pas
à sauver ce film d’un naufrage certain.
Après vous pouvez peut être trouver que j’en fais de trop,
et que j’exagère mais ce n’est même pas que je suis déçu, c’est simplement que
ce film est l’illustration d’un processus que je déteste.
Je m’explique, quand je suis face à un mauvais film, j’essaye de faire
la différence entre les films ratés mais pleins de bonnes intentions pour
lesquels j’ai une certaine sympathie, et les films qui ont vu le jour pour de
mauvaises raisons. Et « The Amazing Spider Man 2 » entre clairement
dans la deuxième catégorie. Je ne vois en ce film qu’une immense machine à
dollars et le trouve assez malveillant à l’encontre des fans de la franchise en
se permettant de réduire un super héros complexe en un simple héros de
Blockbuster et des traiter des personnages secondaires, tels que les méchants, comme
de simples figurants qui font office de pauvres moucherons prisonniers dans la
toile d’une gigantesque tarentule.
Mais bon ce n’est que mon avis …
Bande Annonce :