vendredi 16 mai 2014

The Amazing Spider-Man 2 : le destin d'un Héros



Spider Man est un super-héros appartenant à l’univers de Marvel. Il fait sa première apparition dans le comic book « Amazing Fantasy #15 » en 1962, scénarisée par Stan Lee (qui fait une apparition dans tous les films Marvel). Ce comic nous raconte les aventures de Peter PARKER qui devient Spider-Man suite à la morsure d’une araignée radioactive. Parmi, les pouvoirs qu’il développe on peut noter, une agilité et une force extraordinaire, il possède également le don de coller aux parois ainsi qu’un « sens araignée » qui le rend capable de ressentir les dangers imminents. Il possède également des lances toiles, intégrés à ses gants, qui lui permettent de se déplacer d’immeuble en immeuble dans la ville.




Au cinéma et à la télévision, l’homme araignée a eu différents visages :

  • Nicholas HAMMOND en 1977 et 1978
  • Tobey MAGUIRE en 2002, 2004 et 2007 dans la trilogie de Sam RAIMI
  • Andrew Garfield en 2012 et 2014 dans les versions de Marc WEBB


Sachez que j’ai fait un grand pas pour vaincre une de mes phobies. Oui, je suis allé voir « The Amazing Spider Man 2 : Le destin d’un héros ». Alors non, je n’ai pas la phobie des super-héros, ni celle du latex, mais des araignées !! Et me dire que se faire mordre par une de ces créatures démoniaques peux me permettre de cracher des toiles via mes poignets me fais mourir de trouille. Donc oui, j’ai pris mon courage à deux mains pour me rendre à la projection. Y étant allé un jour férié le cinéma était bondé, c’est alors qu’une première épreuve se met sur mon chemin. Arrivant devant la personne de la caisse après 5 bonnes minutes d’attente, je demande un ticket pour ledit film. Dans brouhaha ambiant, cette personne comprend mal et me dit « une place pour Fast & Furious, c’est bien ça » … je la vois, face à moi, l’échappatoire. Mais non, mon courage solidement tenu entre mes deux mains, je redemande une place pour les nouvelles aventures de l’homme araignée.

Tout d’abord je tiens à préciser que je ne connais absolument pas les comics, je n’en ai lu aucun alors que l’on me dise que cette version est plus proche de du matériau de base est une chose que je ne peux pas affirmer ou infirmer. C’est pour ça que mes repères sur cette série sont ceux que je pense être présent dans l’imaginaire collectif, c’est-à-dire la trilogie de Sam RAIMI ainsi que les dessins animés de mon enfance.

Pour commencer, au vue des dates de sortie de ces différents films, on remarque qu’il y dix ans qui séparent la première trilogie de Sam RAIMI et le reboot (oui, il s’agit bien d’une nouvelle version de la trilogie, ce ne sont pas des aventures inédites). Personnellement quelque chose me gêne, je ne vois pas l’intérêt de faire un reboot d’une série qui a été très appréciée par la critique et par les spectateurs, d’autant que cette dernière est plutôt récente. Pour avoir revu récemment l’épisode 2, les effets spéciaux  sont loin d’être dépassés, pour ainsi dire le film n’a quasiment pas vieilli …. Alors voilà, je ne vois pas l’intérêt d’une telle adaptation si ce n’est pour apporter une couche de 3D.
Et si le problème n’était que là… Une fois passé cette incompréhension sur les raisons de l’existence de cette nouvelle trilogie, on se rend compte que dans ce film tout a été simplifié à l’extrême.

J’entends par là que les films de Sam RAIMI s’intéressaient aux personnages, oui j’en reviens encore une fois sur les personnages parce que c’est un film éponyme, et dans ce type de film bien évidement qu’on s’attend à ce que le personnage soit omniprésent à l’écran mais on attend également que le personnage ait de la profondeur, ait une personnalité. Or dans cet opus, Peter PARKER est une espèce d’ado attardé qui me rappel Sam WITWICKY dans les trois premiers Transformers. J’ai un gros, gros problème avec ce genre de personnage dans les films en général, je les trouve juste insupportables et me font complétement sortit du film. Alors après, c’est clair que c’est totalement subjectif, mais rappelez-vous, dans le teaser du premier « Amazing Spider-Man ». Il nous proposait un vue subjective de Spider-Man durant laquelle le héros se déplaçait de building en building (scène encore présente dans ce film), pour que ce procédé fonctionne il faut que le spectateur puisse s’identifier au personnage, ait envie d’enfiler le costume du personnage pour devenir ce héros.

C’est pour ça que je vais vous donner ma vision du personnage de Spider-Man.

Ce que je trouve intéressant dans les personnages de super héros c’est le fait qu’ils doivent jongler entre une double personnalité, son identité publique et son identité privée. Et c’est justement la recherche de cet équilibre qui est passionnante. Prenons le « Spider Man 2 » de Sam RAIMI, tout le film est basé sur cette lutte interne. Il débute sur un Peter PARKER, qui perd son emploi de livreur de pizza, qui est en échec scolaire et affectif. Toutes ces déconvenues proviennent de sa double personnalité et plus particulièrement de son identité de Spider Man qui lui occupe toutes ses nuits, impactant de ce fait son identité de Peter PARKER qui lui, vit le jour. C’est cette dualité qui rend le personnage de Spider-Man intéressant, et c’est (je pense) le seul personnage de l’univers Marvel qui  possède une identité secrète de tous (contrairement à Iron Man), qui a le choix de devenir Spider-Man ou non (contrairement à Hulk, par exemple, qui ne contrôle pas ces transformations) et ce n’est pas non plus un personnage surhumain comme Super Man qui lui est indestructible et dont la vie de super héros n’a au final que peu d’impact sur ça vit publique.

La complexité du personnage vient de l’opposition du libre arbitre et du déterminisme qui le guide. Peter PARKER est libre de porter son masque et de devenir Spider Man, mais son comportement est déterminé par ses sentiments, ses émotions et ses expériences. Donc pour résumer ma pensée, dans un premier temps, ce don d’homme araignée est quelque chose de positif pour Peter PARKER, car il lui permet de s’émanciper, de  gagner confiance en lui, ce participer à un monde dans lequel il se sentait en quelque sorte non intégré. Mais une fois ce don maitrisé, une fois qu’il a pris conscience que ces capacités extraordinaires lui donnait un grand pouvoir, il lui incombe de grande responsabilité, d’où la célèbre phrase « With great power, comes great responsabily » et c’est à partir de ce moment que le libre arbitre du héros est mis à mal, car ses pouvoirs lui permettent de savoir si quelqu’un est en danger, et certes il est libre de ne pas agir et de fermer les yeux mais c’est une forme de non-assistance à personne en danger. Or Peter PARKER est une personne profondément morale, du fait de son éducation et sa moralité il est déterminé à agir quitte à délaisser sa personnalité originelle.

Ce qui rend le personnage de Spider Man attachant c’est qu’il est profondément humain, Peter PARKER a les mêmes problèmes que la pluparts des gens de son âge (études, multiplication des petits boulots, …). C’est un étudient lambda… Ce qui rend l’identification du spectateur naturelle.

Or, ici Peter PARKER n’est un ado attardé, populaire, prétentieux et pénible annihilant tout ce processus d’identification au personnage. Sa personnalité de Spider-Man n’impacte que très peu sa vie personnelle, rendant le personnage fade et insupportable.

Bref, je trouve que me suis beaucoup trop éternisé sur ce film et qu’il n’en vaut absolument pas la peine et je vais simplement dire ce que j’en pense. Ce film est vraiment très, très mauvais. Je pense que vous l’avez compris le personnage de Spider-Man a été simplifié à l’extrême le rendant totalement inintéressant. On dénombre aussi beaucoup trop d’adversaires, trois, ce qui n’a pour but que de combler le vide scénaristique, par la même occasion s’empêchant de raconter l’histoire de ces personnages. Il faut quand même avoir conscience que les méchants sont la raisons d’être des super héros. Ce sont les supers vilains qui vont mettre le héros en difficultés en l’agressant de manière physique ou psychologique, et c’est la façon dont le personnage va user de ces dons pour se sortir de situations plus inextricables les unes que les autres, qui va faire qu’il n’est plus seulement un héros mais bien un super héros et entrer en tant que tel dans l’imaginaire collectif. Or là, ce n’est absolument pas le projet, on met des méchants qui en veulent tous à Spider Man sans trop savoir pourquoi. Les raisons évoquées tiennent plus de la querelle de cours de récréation de l’école primaire :

  • Electro : « tu es méchant Spider-Man tu m’as volé la vedette »
  • Bouffon Vert : « tu ne veux pas m’aider alors le vais te taper »
  • Rino : « Je suis méchant, parce que je suis méchant »
Je vous promets on en est à ce niveau-là !!!

D’ailleurs le « grand » méchant du film est Electro, et il n’y a que deux scènes de bataille avec Spider Man, la première consiste à la découverte de ces pouvoirs et la seconde le combat final … c’est tout. De même avec bouffon vert qui ne combat qu’une fois Spider Man avant d’être défais et je ne vous parle même pas de Rino dont le combat est coupé par un générique de fin. 

Le ratage ne concerne pas seulement les personnages mais également la réalisation. Au secours que la mise en scène est pauvre, les plans sont d’une rare laideur et le montage est une catastrophe, les différentes séquences s’enchainent avec peu ou pas de cohérence. Ce film n’a aucune idée originale et se contente de recycler ce qui existe déjà. On l’a déjà évoqué précédemment, étant un reboot d’un film à succès il doit par conséquent s’inspirer de son prédécesseur. Mais, je trouve qu’il lorgne également du côté de Twilight, dans les relations qu’entretient les personnages de Gwen et Peter. On retrouve le côté « je t’aime, mais je ne peux pas vivre avec toi par ce que je suis un monstre et je ne veux pas te blesser » de même lorsque les deux protagonistes ne sont plus ensemble, on retrouve un Peter PARKER observant sa dulcinée du haut d’un immeuble faisant écho à Edward observant Bella dormir par la fenêtre de sa chambre une fois la nuit tombée.

Il faut quand même le reconnaitre certaines séquences sont réussies, c’est le cas des scènes ou Spider-Man virevolte dans toute la ville à la poursuite de cambrioleurs ou lors des différents combats contre les « bad guys » du film. Mais même ces scènes ne sont pas, ou plutôt plus, impressionnantes, la magie n’opère pas pour la simple et bonne raison que le tapage médiatique réalisé autour de ce film fût tel, que tout le monde a vu ces séquences une bonne dizaine de fois, et durant la projection on se dit seulement « ah oui c’est scène que j’ai vu dans la bande annonce ». Alors certes, c’est joli, ça explose dans tous les sens et la caméra filme les personnages dans des angles incroyables mais non, ça ne marche pas. Et c’est plutôt dommage parce que pour le coup ces scènes-là sont vraiment impressionnantes et peuvent faire office de cache misère mais ne suffisent pas à sauver ce film d’un naufrage certain.

Après vous pouvez peut être trouver que j’en fais de trop, et que j’exagère mais ce n’est même pas que je suis déçu, c’est simplement que ce film est l’illustration d’un processus que je déteste.
Je m’explique, quand je suis face à un mauvais film, j’essaye de faire la différence entre les films ratés mais pleins de bonnes intentions pour lesquels j’ai une certaine sympathie, et les films qui ont vu le jour pour de mauvaises raisons. Et « The Amazing Spider Man 2 » entre clairement dans la deuxième catégorie. Je ne vois en ce film qu’une immense machine à dollars et le trouve assez malveillant à l’encontre des fans de la franchise en se permettant de réduire un super héros complexe en un simple héros de Blockbuster et des traiter des personnages secondaires, tels que les méchants, comme de simples figurants qui font office de pauvres moucherons prisonniers dans la toile d’une gigantesque tarentule.

Mais bon ce n’est que mon avis …


Bande Annonce :