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jeudi 8 mai 2014
Need For Speed
Need For Speed est à l’origine un jeu vidéo édité par Electronic Arts et dont le premier opus est sorti en 1994 sur 3DO et s’est démocratisé par la suite sur d’autre plate-forme, tel que le PC, la Playstation, la Saturn, … La licence est composée de 19 titres (toutes plates-forme confondues) et fais aujourd’hui partie des séries les plus connues dans le monde du jeu vidéo en faisant office de Blockbuster. Pour la petite histoire, c’est Michael Bay, le roi du blockbuster hollywoodien qui a réalisé la publicité du dernier titre de la franchise. Les éléments qui ont fait le succès de ces jeux, sont, belles voitures, courses illégales, poursuite avec la police, … sont-ils suffisant pour faire de Need For Speed un bon film ... Avant de voir ce film, je suis allé voir sur internet la fiche technique de ce dernier (histoire d’avoir quelques préjugés). Les points suivants en ressortent :
Le réalisateur est méconnu, ce qui n’est pas choquant car c’est généralement le cas de ces films à licence qui sont dans les cartons des producteurs et qui donne ces projets à des réalisateurs peu connu et sans réelle inspiration. Ce sont des réalisateurs que l’on peut qualifier que « malléable » et qui vont se contenter de respecter le cahier des charges défini par la production sans chercher à s’impliquer.
La durée du film, 2h11 !!! J’ai toujours eu du mal avec les adaptations de jeu vidéo au cinéma (hormis Silent Hill) parce que je trouve que le scénario d’un jeu vidéo n’est pas assez touffu pour être adapté en un film de 1h30. Cela oblige les scénaristes à ajouter des éléments, ajouter des personnages et au final dénaturer l’œuvre originale. Pour une adaptation de jeux video ce film et clairement beaucoup trop long. De plus, il est l’adaptation d’un jeu de course dont le genre n’est pas réputé pour son scénario.
Un casting assez plat avec pour la plupart des acteurs méconnus digne d’une série B (attention ce n’est pas un reproche) mais comme star sur laquelle toute la promotion du film a été réalisée, Aaron Paul et comme très bon acteur, Michael Keaton (sur qui aucune communication n’a été faite, enfin bref).
Comme dans toute série B, les personnages sont des clichés, qui se définissent plus par leur rôle ou leur fonction dans le film (le mécano, le latino rigolo, le pilote d’hélico, …) mais dont on ne connait pas le nom, tout du moins dont on ne retient pas le nom pour la simple et bonne raison que l’on s’en fiche. Le film n’arrive pas créer de la sympathie ou encore de l’empathie pour les personnages, le film nous met face à des clichés et de ce fait un phénomène étrange s’est produit lorsque je regardais le film, les acteurs parlaient mais je n’écoutais pas, je pensais à autre chose et simplement parce que l’objet de leur discussion n’avait aucun intérêt scénaristique mais avait pour unique but de caractériser le personnage. Autrement dit, chaque personnage servait son cliché. C’est un phénomène que l’on retrouve dans de nombreux films et qui est extrêmement dérangeant à mon gout, car c’est un moyen de prendre le spectateur par la main et de lui dire « Tu vois lui c’est le mécano rigolo, il parle de carburateur et fait des blagues. Et elle c’est la jolie blonde potiche dont le héros va tomber amoureux ». Annihilant par la même occasion l’espoir d’avoir des personnages complexes et ayant une personnalité intéressante ou surprenante.
Durant la promotion du film, l’équipe technique a évoquée à plusieurs reprises avoir été inspiré par des films tels que Bullit ou encore Duels. Mais quand je vois le personnage principal, interprété par Aaron Paul, il m’évoque le personnage de Ryan GOSLING dans Drive. Un personnage qui parle peu mais qui parle utile, mais la comparaison s’arrête là. En effet dans Drive, Ryan GOSLING joue un anti-héros dont on ne sait absolument rien et qui ne laisse paraitre aucune émotion sur son visage, mais la mise en scène du film permet de rendre ce personnage iconique et passionnant dont la classe et le charisme inonde l’écran à chaque intervention. Or dans « Need For Speed », la mise en scène ne suit, pas ce qui a pour conséquence de rendre le personnage campé par Aaron Paul fade et peu intéressant.
Un seul personnage est intéressant, il s’agit du personnage de Monarch (interprété par Michael KEATON), personnage omniscient, qui dans le film est un directeur d’une course « mythique » il voit et peux contacter tous les pilotes partout dans le monde devant toute une bardée d’écrans ... ça ne vous rappelle rien ??? Je pense que ce personnage est une allusion au joueur qui dernière sa console, paramètre ces courses et fait avancer le scénario en créant des péripéties (c’est suite à une conversion avec Monarch que le grand méchant de l’histoire, Dino, va mettre la tête à prix du héros et déclencher tout un série de scènes d’action plutôt cool et complètement débiles). De plus à noter également que le film s’ouvre sur ce personnage, puis ensuite nous découvrons les autres protagonistes, c’est lui qui « allume la console » et qui « initialise » les personnages et les courses.
Et au final, le film est assez frustrant car c’est comme quand un pote joue à un jeu vidéo et que nous sommes de simples spectateurs … sauf que là, ce pote en question ne nous donne jamais la manette et c’est vraiment le sentiment que j’ai eu en voyant ce film, on voit Monarch prendre un pied de dingue à jouer à son jeu de voiture et nous, pauvres spectateurs, le regarder faire.
D’ailleurs, le scénario est d’une incroyable faiblesse, dans sa structure dans sa narration c’est digne d’un mode carrière d’un jeu de voiture. Et c’est ce que je vais essayer de vous démontrer :
1 - Un héros et son groupe d’amis qui, en manque d’argent pour financer leur garage, participent à des petites courses de voitures illégales dans la ville. Cette partie correspond à l’introduction, c’est ici que l’on fait la connaissance de tous les personnages (oui tous !!!) et que l’on découvre leur fonction (remarquez que volontairement je parle de fonction et pas de personnalité). Dans un jeu vidéo cette partie correspondrait au tutorial. Par contre, on se rend compte que la mise en scène des courses poursuite est vraiment classe et est au-dessus de toutes les productions du même genre que l’on connaît jusqu’à maintenant.
2 - Suite à un malencontreux évènement notre héros se retrouve en prison accusé d’avoir provoqué la mort d’un de ces amis durant une course illégale. En réalité c’est le grand méchant du film (Dino) qui, dans une manœuvre digne d’un Juan Pablo Montoya au top de sa forme a provoqué l’accident. C’est l’élément déclencheur, c’est la raison ce qui va déclencher les péripéties.
3 - A sa sortie de prison le héros, décide de participer à une grande couse, La « De leon », organisée par Monarch, dans le but de venger la mort de son ami et rétablir la vérité … Alors euhhh comment dire, … Je ne vois pas en quoi participer à cette course va le disculper de quoi que ce soit surtout que la participation à cette dernière l’oblige à enfreindre sa liberté conditionnelle. Donc pour résumer, c’est en commentant des méfais que notre héros cherche à prouver son innocence.
4 - L’étape suivante consiste à se faire remarquer par les médias et par Monarch pour être convié à la course. Pour faire le parallèle avec le jeu vidéo, cette étape consiste à réaliser des missions tout en attirant l’attention de la police. Encore une fois, ici on a quelque chose qui correspond à des actions typiques dans les jeux vidéo de la franchise.
5 - La dernière étape est la course elle-même, spectaculaire, impressionnante, vrombissante avec un affrontement sur la route avec Dino en tant que boss final.
Nous sommes face à un scénario construit de manière très classique : intro, élément perturbateur, péripétie, combat final et happy-end. Enfin, je ne sais pas trop quoi dire sur le scénario car franchement … il n’y pas grand-chose à dire !!! L’histoire est complétement idiote et sans intérêt, les personnages n’ont aucune histoire, leurs répliques sont une succession de punchlines mal amenées.
Et vous savez quoi !! Quand je joue à un jeu de voiture, je zappe les cinématiques, je m’en fiche de l’histoire, des personnages, tout ce que je veux c’est conduire des montres de puissance à pleine vitesse …. Dans un jeu vidéo, le joueur à toujours la possibilité de passer c’est scènes or la elles nous sont imposés.
Pour finir cette partie sur une note positive, je tiens par contre à préciser que le film évite la plupart des poncifs des films de voitures/tunning, en opposition avec Fast & Furious. Ici il n’est pas question de bimbos vulgaires et de jargon mécanique incompréhensible pour la plupart des spectateurs.
Je ne vais pas vous mentir, nous avons à faire à un très mauvais film, cela ne fais aucun doute. La plus part des acteurs sont à la ramasse (exception pour Mickael Keaton qui est un acteur que j’adore et qui une fois encore est au top), le scénario n’a ni queue ni tête, les personnages n’ont aucun charisme et ne sont pas attachant (et certains n’impactent même pas l’histoire !!!) …Par contre, mouais ..., la mise en scène des phase de poursuite et plutôt classe et le fait que toutes les cascades soient réalisée dans des décors naturels donne au film un cachet de ces film d’antan (ceux de Steve McQueen par exemple, que l’équipe du film a pris comme source d’inspiration). Je n’ai rien contre les films d’action débiles, mais je veux juste qu’ils se contentent de répondre à l’attente que l’on a envers eux, c’est-à-dire enchaîner les scènes d’action à un rythme soutenu. Et c’est un problème de rythme que l’on a dans la plupart de ces productions, avec des scènes d’actions très intenses et des dialogues une platitude incroyable (prenez l’exemple de Transformers, The Avengers, …). Ce problème est lié également à la longueur du film, plus de 2h, c’est beaucoup trop long au vu de la qualité du scénario. Je préfère avoir un film court mais rythmé et sans temps mort plutôt qu’un film trop long avec des passages qui le rallongent artificiellement mais qui casse le rythme et sortent le spectateur du film (c’est le sentiment que j’ai avec les films de Michael Bay et ces films qui font tous 2h30, mais Transformers 4 sort prochainement et je reviendrais sur ce dernier en temps voulu). Or, là, le film est toujours trop bavard à mon gout mais sans tomber dans l’excès, de plus certains gags ne parviennent à nous décrocher un sourire (le running gag de l’apache et plutôt bon par exemple).
Mais pour être honnête j’aurais tout de même apprécié avoir une manette entre les mains et faire à certains moment « start » pour passer les cinématiques inutiles (dialogues) et ne voir que les phases de courses.