dimanche 13 juillet 2014

Albert à l'ouest

Albert à l'ouest, ou A million way to die in the west est une comédie américaine réalisée, produite, écrite et dont l'acteur principal est Seth MacFarlane (je me demande même si ce n'est pas lui qui a été gaffeur sur ce film tellement son nom est omniprésent dans le générique).
Seth MacFarlane est un acteur, doubleur, scénariste, réalisateur, monteur, producteur américain. Il est connu en particulier comme étant le créateur de séries cultes comme American Dad ou encore Les Griffins.
Après avoir réalisé le très amusant Ted en 2012, il revient deux ans plus tard avec une nouvelle comédie, mais cette fois-ci rangez les nounours, votre âme d'enfant et sortez les six-couts et les chapeaux de cow boy parce qu'il s'attaque maintenant aux westerns avec Albert à l'ouest.


Ce film raconte l'histoire d'Albert (Seth MacFarlane), modeste éleveur de mouton dans le far-west, qui suite à la rupture avec sa fiancé (Amanda Sigfried) rencontre une belle et mystérieuse inconnue (Charlize Theron) qui va aider notre pauvre héros à trouver le courage qui sommeil très profondément en lui pour bouter hors du village un groupe de hors-la-loi qui terrorise la population.

Une des premières critiques que l'on peut faire à ce film, c'est la faiblesse de son scénario. En regardant ce film j'ai clairement l'impression que l'intégralité des sketchs ont été écrits bien avant le début de la rédaction du scénario et qu'ils ont ensuite essayé de les intégrer au forceps dans ce semblant d'histoire. Je trouve que c'est un problème inhérent à ce genre de films, j’entends par là les films réalisés, écrits et dirigés par des personnes qui proviennent de la télévision. Je trouve qu'il est très difficile d’adapter un univers de sketch au cinéma pour la simple et bonne raison que ce dernier doit forcément être étoffé pour passer d'un format de quinze à vingt minutes (format d’un sketch) à un film d’une heure et demi. Généralement ces sketchs sont basés sur l'absurde et le fait de donner de la consistance à un univers qui n'en a pas n’aura pour but que de créer un décalage entre le héros, le personnage principal, et l’univers dans lequel il se trouve. Mettant de ce fait en lumière la simplicité (et le ridicule) des procédés comiques employés. De plus, je trouve que ça fait sortir complétement le spectateur du film. Si un personnage est en décalage avec son univers, on n’y croit pas et ça nuit à l’implication du spectateur dans le récit. Prenez l’exemple de comiques français qui se sont essayés au cinéma, dans La tour Montparnasse infernale, Eric et Ramzy ont essayé de retranscrire l’humour de leur sketch au cinéma, mais aucun de leur sketch (à ma connaissance) n’a la structure mais surtout le potentiel pour être développé sur un format long. Et au final leur film raconte l’histoire de deux idiots qui sont propulsés dans une histoire de cambriolage et de prise d’otage…. Et c’est terrible, parce que ce n’est pas crédible une seule seconde, on voit tout de suite que le ressort utilisé n’est pas l’absurde comme dans leur spectacle, mais le ridicule de leurs personnages. Et c’est deux choses très différentes, l’absurde, pour fonctionner, doit être écrit et mis en scène avec une vraie rigueur formelle pour justement ne pas sombrer dans le ridicule. Mais par contre c’est un exercice qui a été très réussi par Les Nuls dans le cultisme La cité de la peur ou encore dans Mais qui a tué Pamela Rose de Kad et Olivier. La réussite de ces deux derniers n’est pas étonnante, ils possèdent un univers qui leur est propre et une batterie de personnages hauts en couleurs qui composent leurs sketchs et qui sont en quelques sortes les portes étendards de leur humour. Ils peuvent faire office de second rôle ou de figurants dans un film et permettent de ce fait, d’intégrer l’histoire qu’ils sont en train de raconter dans un background, un univers qui est le leur. Tout en évitant le décalage entre les personnages principaux et le reste du casting. A noter qu’il s’agit de deux films qui sont également bourrés de références cinématographiques et télévisuelles ce qui permet de placer des repères pour les spectateurs en faisant appel à leurs souvenirs mais également à l’imaginaire collectif.

Et c’est aussi un des principaux reproches que je peux faire à ce film, le personnage principal interprété par Seth MacFarlane est assez étrange car il passe le plus clair de son temps à analyser le monde dans lequel il vit (le far-west) mais avec des réflexions d’homme d’aujourd’hui …Et c’est super bizarre de le voir philosopher sur les dangers du far-west. Je sais qu’une partie de l’humour repose sur le décalage entre le monde actuel et le monde des westerns, mais on n’est pas débile on est capable de le discerner par nous-même. Après, le fait d’avoir un personnage en marge de l’univers dans lequel il se trouve, peut également être perçu comme une critique de cet univers justement. C’est le cas du film Borat de et avec Sasha Baron Cohen, qui nous raconte l’histoire d’un journaliste du Kazakhstan qui vient aux Etats-Unis et qui découvre un pays, un mode de vie, des mentalités qu’il ne comprend pas. C’est ce décalage entre Borat et la société américaine qui donne tout son sens au film en mettant en exergue le vrai visage d’un pays qui se veut et se revendique comme étant un exemple pour d’autres nations. La critique fonctionne car il dénonce quelque chose que l’on connaît, quelque chose dans lequel nous avons des repères, les Etats-Unis d’Amériques. Or dans Albert à l’ouest, on est face à une critique du Far-Wast … Personnellement, je m’en fiche j’y ai pas vécu et je ne connaîtrai jamais cette époque. Cette critique n’a aucun impact, aucun rôle, elle est totalement stérile.

Autre reproche que j’ai à faire à ce film, c’est ça vulgarité, « Oh mon Dieu que c’est vulgaire », c’est désolant de voir que l’on peut réduire l’humour à de la scatophile. Alors je sais que dans les sketchs ça fonctionne, mais ça fait également parti de ce type d’humour de sombrer dans la facilité en mettant en exergue le manque de moyens financier, mais merde quoi (histoire de rester dans le ton du film), ici on est au cinéma et je peux vous assurer à en voir les effets spéciaux, les moyens n’ont pas manqués. Alors voilà pour vous résumer un peu le genre de blagues déplorables que l’on peut trouver dans le film, je peux vous parler du personnage principal qui se fait uriner dessus par un mouton, ou encore des pets par des personnages hors champ, ou encore mettre des goutes qui donnent la diarrhée dans le verre du rival du héros. Enfin bref, je m’arrête dans ma démonstration, je ne voudrais surtout vois gâcher la surprise de la découverte de ces blagues plus subtiles les unes que les autres qui jalonnent ce film.

Je dois tout même vous avouer que certaines de ces blagues, notamment les running gags qui sont plutôt bon et m’ont fait bien rire, mais je pense que dans ce nuage de médiocrité la moindre lueur humoristique et à attraper et chérir jusqu’à ce que le nom du gaffer apparaisse à l’écran. Je dois vous parler aussi de la présence quelques cameos  qui m’empêchent de détester complétement ce film, mais je ne vous en dis pas plus sur ces derniers Nom de Zeus.

Bon voilà, je ne vais pas m’éterniser sur ce film, parce qu’il n’y a pas grande chose d’autre à dire. Selon moi, si vous êtes fan de ce genre d’humour et bien vous allez passer un très bon moment en voyant ce film, mais honnêtement je trouve ça lourd, gras et un peu trop facile. Je pourrai également vous dire que la cohérence du discours des protagonistes a été sacrifiée au profil de blagues. Par exemple, les héros n’arrêtent pas de dire, que les personnages sur les photos ne sourient pas et que c’est impossible de sourire plus d’une minute … alors que dans le film il n’arrête pas de se faire des sourires et de rigoler ensemble, et c’est pas le seul exemple d’incohérences que l’on peut trouver dans ce film.

Si vous aimez ce genre d’humour je ne peux que vous conseiller This is the End ou encore My Movie Project (qui est pour moi le summum de la vulgarité), mais surtout de regarder encore et encore American Dad ou les Griffins du même réalisateur.


Mais bon ce n’est que mon avis ...

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