Et si vous voulez savoir pourquoi j’ai aimé ce film et bien lisez ce qui suit.
Transformer 4, l’Age de l’extinction est un film d’action américain sorti en 2014 réalisé par le maitre du Blockbuster Michael BAY. Le premier épisode de cette saga de est sorti en 2007.
Effectivement, je suis très surpris d’avoir aimé ce film car entre Michael BAY et moi ce n’est pas vraiment une grande histoire d’amour. Pour être honnête, je trouve que ses films sont tous mauvais, exception faite pour The Rock qui est selon moi son meilleur. Mais là … surprise, j’ai passé un super bon moment devant ce film.
Tout d’abord, il faut que je vous explique le rapport assez étrange que j’entretien avec les trois films de la saga Transformers. Ce sont des films que je trouve très mauvais, mais il est vrai que je prends un certain plaisir à regarder (sauf second qui selon est un des plus mauvais films que j’ai vu). Et ce pour la bonne raison qu’ils possèdent énormément de qualités mais également une foultitude de défauts et d’erreurs que je trouve pour ma part basiques. Je trouve que ce sont de formidables exemples de ce qu’il faut faire et ne pas faire pour réussir un film. C’est justement cette cohabitation entre les qualités et les défauts qui permet de mettre en évidence les erreurs des réalisateurs et ainsi comprendre un peu plus le déroulement du processus de création. Je les vois en quelques sortes comme des cas d’école, vous l’avez sans doute remarqué dans mes précédentes critiques, je prends souvent l’exemple d’un film Transformers pour mettre en évidence tel ou tel point. Dans la plupart des cas (tous il me semble d’ailleurs) j’utilisais les films de cette saga pour mettre en évidence des points négatifs.
Pour comprendre pourquoi j’ai aimé ce nouvel épisode, je dois vous expliquer tout d’abord pourquoi je n’ai pas aimé les précédents. La première chose qui me choque dans ces films, ce sont les personnages, pas les Transformers, mais les personnages humains et plus particulièrement le personnage principal Sam WITWICKI qui est une sorte d’adolescent attardé totalement insupportable qui passe le plus clair de son temps à parler pour ne rien dire. Honnêtement ce personnage n’a absolument rien d’attachant, il est insipide, pénible, idiot et en devient antipathique, il est très difficile de s’attacher à un tel personnage et encore plus de s’identifier à lui. Tous les personnages dans ce film sont des clichés, Sam représente le cliché du lycéen lambda un peu ringard, pas assez bon en cours pour être remarqué par système éducatif, et pas suffisamment sportif pour faire partie d’une équipe locale. Bref pour ainsi dire c’est un looser qui est amoureux de la plus belle fille du lycée qui ne le connait ni d’Eve ni d’Adam alors qu’ils sont dans la même classe depuis la maternelle. Je m’arrête car je pense que vous avez bien compris ou je veux en venir après cinq minutes de film on sait très bien comment ça va se finir. Et je trouve ça super pénible de savoir comment va se terminer un film qui dure 2h30 au bout du premier quart d’heure. Voilà un autre défaut de ces films, leur durée … 2h30 chacun !!! C’est beaucoup trop long, surtout au vue de la faiblesse du scénario et des sujets évoqués. Généralement, je trouve ça très courageux de faire un long film, mais il ne faut pas faire durer un film juste pour le faire durer. Il faut en profiter pour étoffer l’histoire, les personnages, l’univers, … Sinon le rythme du film est impacté et c’est selon moi une des choses les plus importantes pour réussir un film. Je préfère avoir un film plus court sans perte de rythme plutôt qu’un film long, trop long qui va lasser le spectateur et le faire sortir du récit. C’est le problème que l’on a dans les films Transformers, le rythme est terriblement batard car il mêle des séquences d’action absolument époustouflantes et incroyablement rythmées et des séquences de comédie, de dialogue sans queue ni tête.
Pour en revenir à ce nouvel opus de la franchise, la première chose qui saute aux yeux, c’est le changement de ton qu’adopte le film. On est plus dans l’univers niais qui repose une seule et même blague « Vous imaginez si un ado cachait chez lui des extraterrestre qui font 10 m de haut » et toutes les situations cocasses (moi je dirais lourdingues) que ce postulat implique. Alors que là, on en est à des kilomètres, le film se déroule cinq ans après les événements de Chicago dont le chaos et les pertes humaines sont encore dans toutes les têtes. Et je suis obligé de m’arrêter quelque instant sur cette introduction, je trouve que c’est assez courageux de commencer le film de cette manière, car c’est une façon pour le réalisateur faire intervenir l’élément déclencheur de l’intrigue dès l’ouverture du film. Je m’explique, le fait de montrer que ces évènements dramatiques sont encore présents dans l’esprit du monde entier des années après qu’ils se soient déroulés et en quelques sortes un moyen de nous faire prendre conscience que ce que l’on pensait être un « Happy-end » à la fin du précédent opus n’en était pas un du tout. On le sait, le traitement de la fin d’un film est un moyen pour le réalisateur de manipuler les émotions des gens en leur apportant satisfaction en leur présentant la réussite des personnages principaux, en faisant fi totalement du background. Et là, c’est exactement ce que nous expose cette introduction, les Autobot ont gagné, Sam et sa jolie copine ont survécu et les méchants sont vaincus. Par contre, ce sur quoi cette fin n’insistait pas, c’est le fait que durant la bataille tous les bâtiments, véhicule ou encore lieux publiques n’étaient pas vide. Ils y a des milliers de civils innocents qui ont perdu la vie et de plus d’un point de vue économique des villes entières sont à reconstruire (je reviendrai dans une autre critique sur l’utilisation du « happy-end » car je trouve que c’est un sujet passionnant). Je trouve que le fais de mettre en évidence ces choses-là est un moyen de nous montrer que le coté niais et bon enfant de la précédente trilogie est révolu et que le ton de cet épisode est plus mature et plus sombre.
Ensuite le film nous présente les personnages humains, il n’est plus question d’un ado mais d’un ingénieur interprété par Mark WAHLBERG (qui a joué dans « Boogie Nights » de Paul Thomas ANDERSON et ça c’est carrément trop la classe, ou encore dans le magnifique « La nuit nous appartient » de James GRAY et je l’ai trouvé hilarant dans « Very Bad Cops ») qui est un père de famille qui doit élever seul sa fille.
J’en profite au passage pour glisser une petite anecdote, le personnage interprétée par Marc WAHLBERG s’appelle Cade YEAGER. Pour ceux qui ont vu « Pacific Rim » de Guillermo Del Toro, le mot YEAGER ne vous est pas étranger : c’est le nom qui était donné aux immenses robots construits par les humains pour contrer les Kaijus (énormes monstres). Lors de la sortie de Pacific Rim, les critiques avaient qualifié ce film de Transformers-like.
D’accord, ne me faite pas dire ce que je n’ai pas dit, ce n’est pas révolutionnaire, loin de là, c’est un cliché. Mais je trouve que l’évolution des personnages est encore une fois un peu plus mature. Dans ce film la préoccupation du héros avant de rencontrer les Transformer, c’est de palier au besoin financier de sa famille sous peine de se retrouver à la rue, ce qui est une thématique actuelle et universelle.
Autre changement par rapport à la précédente trilogie, les Transformers ne sont plus allié au gouvernement ou à l’armée, ils sont pourchassés par ces derniers dans le but de les détruire. Les humains les tiennent pour responsables de tous les événements dramatiques qui se sont déroulés sur Terre. Pour faire simple, c’est la présence des Autobots (les gentils) qui est à l’origine de la venue de Décepticons (les méchants). Dès le début du film on assiste à la pourchasse d’un des Autobot par l’armée, c’est la première scène d’action du film et sérieusement c’est plutôt violent et assez dur pour ce genre de film. Dans cette scène, Rachett (l’Autobot avec la voix française de STALLONE) se fait littéralement massacrer par les humains. Et c’est deuxième film de Michael BAY ou on retrouve ce ton, le premier était « No Pain No Gain » sorti l’été dernier.
Ce qui me fait aimer ce film, c’est qu’il corrige la majorité des points qui me faisait détester les précèdent. Alors comprenez-moi bien, je ne suis pas en train de vous dire ce film est génial et qu’il fera date dans l’histoire du cinéma, mais c’est un énorme divertissement carrément jouissif et on passe un très bon moment en le regardant. Certes, c’est complétement débile, le scénario est plus que basique mais il est à la fois très touffu, ça part dans tous les sens. Le film parle de la disparition des dinosaures, la création du monde mais également des créateurs des Transformers, de la génétique tout en surfant sur une histoire de chevaliers qui personnellement me fait penser à la légende du roi Arthur. Enfin voilà, c’est le bordel complet et c’est le qualificatif qui correspond le mieux au film. Une fois passé la première demi-heure où on parle de la chasse des Autobots, le film sombre dans ses travers et nous sert des séquences d’action absolument fabuleuses. Évidemment, ce n’est pas pour l’histoire qu’on va voir ce genre de film, c’est pour les scènes d’action. Dans ce film, vous pouvez me croire elles sont incroyablement bluffantes, à chaque épisode on se dit que l’on a atteint le maximum au niveau des effets spéciaux et de l’intensité de ces scènes. Mais là, une fois de plus, Michael BAY parvient à repousser les limites et encore une fois on est ébahi devant cette déferlante de coups, de tirs, d’explosions, de poussière et de métal.
Si on doit décomposer le film, on peut dire qu’il est constitué de deux heures d’action non-stop et de quarante-cinq minutes de dialogue et je trouve que c’est une performance de réussir à caser deux heures d’action dans un film. La performance est d’autant plus belle, que ces scènes sont parfaitement orchestrées. Malgré tous les éléments qui sont à l’écran, les Transformers, les humains, des civils, de la poussière, des explosions et de nombreuses choses qui apparaissent sur les différents plans qui composent l’image, l’action n’est jamais confuse, ni brouillonne et réussie à conserver le dynamisme de la scène. De nombreux grands réalisateurs ont dit que les scènes les plus difficiles à réaliser sont les scènes d’action, car il faut que chaque mouvement des personnages soit parfaitement découpé et accompagné du mouvement de la caméra pour que l’intensité et le rythme de la scène soit retranscrits à l’écran. On peut reprocher plein de choses à la mise en scène de Michael BAY, mais il faut également lui reconnaitre ses qualités et la réalisation de ce genre de scènes et le sens du spectacle en font indéniablement partis. Par contre, il faut également parler de ses défauts et c’est amusant de remarquer qu’ils sont inhérents à tous ses films, et ils concernent la mise en scène des parties de « comédie classique » … Au secours que c’est pauvre, et c’est très très très cliché qui plus est. Parmi ces points on peut citer :
- L’utilisation abusive du contre-plongé pour filmer tous les personnages, ce qui au passage banalise totalement la signification de ce procédé de mise en scène. Dès les premières scènes du film, le personnage de Cade YAGUER est filmer avec ce procédé de mise en scène … pourquoi ?? alors qu’il ne fait que des mauvais choix, ne parvient pas à subvenir au besoin de sa famille. Il aurait été intéressant de faire évoluer le statut ce personnage via une évolution de la mise en scène qui au fur et à mesure que le film avance met en valeur son personnage et de ce fait met en évidence son évolution. Et le contre plongé permet de faire ça.
- On peut citer également la façon qu’il a de filmer les personnages qui sont en train de parler. BAY utilise le même cadrage et mouvement de caméra pour filmer ce genre de scène, que le personnage dise quelque chose essentielle à l’intrigue ou pas. Encore une fois c’est la cohérence de ces scènes qui est impactée
Certains lui reprochent également une surenchère des effets spéciaux et des explosions, je ne suis pas d’accord avec ça, je trouve que dans ce film ce côté « too much » donne un coté très généreux à ce dernier et c’est une qualité rare. Je ne sais pas non plus pourquoi quand le T-Rex de métal tombe au sol ça fait des flammes et des explosions mais je vois ça comme un moyen de faire plaisir au spectateur en lui donnant ce qu’il attend de ce film. Quand vous prenez un gaufre, vous appréciez que le supplément chantilly soit offert et bien là c’est la même chose, vous avez un film d’action avec un supplément explosions.
Pour conclure, ce film est un immense un fourre-tout complément désorganisé et décomplexé. Dans la première partie du film le scénario est au cœur de l’intrigue est plutôt intéressant, mais il passe littéralement au second plan dans la dernière partie du film et sacrifie tout à l’action dans des décors absolument magnifiques. Je trouve que c’est ça qui rend le film vraiment fun, il ne se prend pas au sérieux une seconde. D’ailleurs, le film contient des blagues vraiment drôle (celle sur la loi Roméo et Juliette par exemple) et on retrouve le côté un peu potache bagarreurs des Autobots qui font relativiser à chaque fois les enjeux du scénario. Au final, c’est une très bonne surprise, alors certes ce n’est pas le film de l’année c’est clair, mais quand je vais voir ce genre de film j’attends de lui qu’il me divertisse, rien de plus. Il est clair que je n’ai pas la même attente quand je vais voir un film de Wes ANDERSON et un film de Michael BAY. Oui, ce film est un échec narratif et une réussite esthétique mais en tout cas ce dernier opus de la franchise a répondu à mes attentes et les a même dépassées.
Mais bon ce n’est que mon avis...
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